Aussi bien physiquement que… d’un point de vue auditif, difficile de passer à côté de l’Onyx. Il est bruyant. Loin d’être discret, et il ne s’en cache pas. Au contraire, vous l’entendrez certainement rire bruyamment et à plein poumon à l’autre bout du couloir, si vous travaillez avec lui. Avant de s’étouffer à cause d’une extinction de voix. Si vous êtes son collègue, peut-être que dans votre tête, vous l'avez renommé : « le cinglé avec une paire de cornes ».

Bon, quoi qu’il en soit, il est très très très bruyant et tape-à-l’œil, comme vous avez pu le lire dans son physique, mais c’est un jeune homme très gentil avec le coeur sur la main et beaucoup de générosité ! Il l’est d’ailleurs davantage avec les gosses et les plus faibles, comme un genre de grand-frère protecteur et un peu gaga avec eux. Mais euh, attention, hein. C'est un bonhomme, un vrai wesh.

Il peut paraître comme… Un genre de gros mâle viril, plutôt beau gosse, et qui a confiance en ses capacités. Trop confiance, même parfois. Un poil narcissique ? Well. On va pas se le cacher. Il a du mal à voir ses propres défauts et risque de BOGAR si vous le contredisez. Donc en plus d’un gueulard que vous voudriez bien encastrer dans un mur, s’il n’était pas autant un roc, c’est une brute parfois impulsive. Il sera donc préférable de ne pas le provoquer. Il est imprévisible et peut clairement vous charger dans le lard avec ses cornes.

Ses passions, maintenant, parlons-en ! L’Onyx est un grand fan de… combat de Scarabées. Paye ta passion, yes, je sais. Mais attendez ! C’est un jeu de compétition très sérieux pour le Faunus Bovin. Si les adultes sont souvent décontenancés face à cette passion pour le moins étrange, le grand homme donne souvent le sourire aux enfants lorsqu’il leur montre comment jouer, ou qu'il partage sa nourriture avec ceux de Mantle. Et comme les Scarabées ne vivent principalement qu’en milieu chaud et aride, il est si rare d’en trouver à Atlas que l’Atlésien chérit chacun d’entre eux. Leur donnant parfois des surnoms frôlant le ridicule. D’où ils viennent ces insectes ? …Eh, il les a ramenés de Vacuo en cachette quand il s’est fait adopter, et a eu le droit de continuer à faire son élevage. Ses parents trouvaient ça touchant et mignon, tout ça. Ouais.

Autre passion que le jeune homme tient de sa mère… Le rock, le punk, le métal. Tout, tant que ça fait du BRUIT. Ne soyons pas étonnés s’il se met à gueuler à chaque fois qu’il chante. Il ne chante pas particulièrement mal, hein. Mais pas spécialement juste non plus. Il le pourrait avec des cours de chants, mais le militaire n’a pas vraiment le temps de s’y attarder, alors il reste amateur. Puis, les instruments, c’est grave chiant. Ça se casse trop facilement sous sa force de grosse brutasse. Ainsi, ne soyez pas étonné de le voir fréquenter les bars avec de bonnes ambiances musicales, le soir. Il y boira sûrement des bières avec plus ou moins de modération et…

…Vous ai-je parlé de sa passion des jeux et autres compétitions ? Jeux de cartes, par exemple. Il est étonnamment très fort ! Pas le plus fort qui soit, bien sûr, même qu’il perd aussi souvent qu’il gagne, et se fait rétamer facilement par les plus malins.

Avec son équipe, il est un leader né. En plus d’être capable de réfléchir aux positions à prendre durant un combat contre un Grimm ou un groupe criminel, il sait parfaitement analyser le terrain, les positions ainsi que les points faibles de l’ennemi. Même s’il ne paye pas de mine, notre Onyx, il est pas si con, eh oui ! Faut pas toujours se fier aux apparences. D’ailleurs, il avait des notes pas trop mal, durant sa scolarité… Pas le premier de la classe, mais dans les dix premiers facilement !

Sur le champ de bataille, donc, il prend les décisions assez machinalement et ne cède presque jamais à la panique. Des fois, ça peut arriver, si ses coéquipiers sont en danger, mais il saura faire preuve de sang froid. …Ou pas. Il va défoncer son ennemi. Ouaip. Ah, point à noter si vous vous battez à ses côtés… Une fois le combat fini, il est probable qu’il se repeigne ou vérifie que son maquillage tribal et sa manucure soient encore en bon état. Coquet, l’Onyx ? Ah, oui. Mais ne le lui faites pas remarquer. C’est un z’homme, un vrai !

Concernant ses traits Faunus… Il les exhibe. Il n’a aucune honte à appartenir à cette espèce. Il en est même très fier. Cela dit, il n’est pas spécialement un grand militant pour la cause. Il existe, il est légitime et souhaite que tout le monde soit sur un pied d’égalité, et c’est tout ! Ces histoires de militants et terroristes du White Fang, il en a rien à carrer. C’est ton travail de leur faire fermer leur clapet et de les appréhender, alors il exécute les ordres sans rechigner. Parce que c’est des criminels, pas vrai ? S’ils étaient innocents, il n’aurait pas à le faire. Du moins, c’est ce qu’il pense. Car le Faunus bovin ne connaît pas spécialement tous les tenants et aboutissants de l’organisation. Fils adoptif d’un haut placé de l’armée, peut-être a-t-il des idées assez ancrées et ignore tout des côtés les plus sombres de l’armée ? Rien n’est parfait, il le sait, mais il pense réellement faire le bien en traquant les criminels, et ça, c’est tout ce qui compte à ses yeux !

Coquina, le 1er juin 2110.

Des pleurs. Rien que des pleurs. Un déchirement, également. Lié à une séparation des plus primaires. Le traumatisme de la naissance. Le lien physique et ombilical entre la mère et l’enfant qui se brise. C’était la première douleur que j’avais ressentie, bien que je ne m’en souvienne pas du tout. Cette peine immense aurait dû être comblée par la chaleur maternelle. Mais celle-ci ne dura qu’un court instant. Je n’ai pas vraiment de souvenir de ce qu’il s’est passé ce jour-là, ni pourquoi cette source de chaleur m’avait laissé en plein Soleil, dans un couffin, devant une porte qui menait au lieu qui me verrait grandir.

Un orphelinat. C’était là que j’allais être élevé et vivre les huit premières années de ma vie.

Dès qu’une des gouvernantes me vit, elle s’empressa de vérifier si je n’avais rien. Mais en y regardant de plus près, elle fut effrayée par ce qui avait sans doute convaincu ma mère biologique de m’abandonner là.

Deux excroissances au sommet de mon crâne. Des cornes pas tout à fait sorties qui pousseraient d’ici quelques semaines. Chose assez effrayante pour une pauvre humaine qui ne s’attendait pas à trouver un enfant ici. Un enfant qui en plus était un Faunus. Une bête. Et qui était bien plus gros qu’un nouveau-né habituel.

J’ai tout de même été recueilli. Avec beaucoup d’appréhension et de peur, mais j’étais loin d’être le seul Faunus de l’orphelinat. J’étais juste un gros bébé, c’était ce qu’il fallait se dire, bwahahah !

« On t’a abandonné parce que tu es un démon ! Personne voudra jamais t’adopter ! »

Pour parler de mon enfance ici, c’était loin d’être la joie, même si j’étais pas non plus le plus malheureux. Souvent, les très jeunes enfants de moins d’un an étaient rapidement adoptés. Mais il se trouvait que je n’entrais pas dans les critères. J’étais un Faunus, déjà. Et même si on m’avait proposé de me limer les cornes ou de me les arracher afin que je sois adopté avant d’être adulte, j’avais toujours refusé ! J'voulais pas finir mutilé, non mais ! Ouaip, les éducateurs et autres personnes qui nous avaient à la charge nous proposaient vraiment des choses pareilles. Sans compter mes aînés humains qui avaient déjà sorti des lames de rasoir pour réellement appliquer la chose. Mais je les avais mordus. Et je leur étais rentré de dedans avec un bon gros coup de boule supplément cornes ! Fallait pas me chercher, moi. Depuis que je peux marcher, je peux également me défendre ! Jamais je me laisserai faire par plus grand que moi ! Ni les plus petits, parce que je dépassais même mes aînés, en fait. Je me faisais souvent engueuler, quand je blessais les autres, mais par contre, eux, ils avaient jamais rien en retour. L'injustice la plus totale.

« Argh, elle mord en plus, cette sale bête !! Attrapez-le ! Arrachez-lui les cornes, à cet enfant de démons !! »

On avait pas toujours beaucoup à manger, à l’orphelinat. D’autant plus qu’on était parfois très nombreux. On avait pas tous des lits. M’enfin, moi, je m’en fichais un peu ! Je laissais ma place aux plus jeunes et fragiles. Je voulais être un bon grand-frère. Pas comme les autres abrutis qui voulaient ma peau… Puis, pas la peine d’avoir un lit, en vrai. Je me faisais toujours la malle, même dès six ans, et je partais en ville visiter les marchés !

« Exorcisez-le ! Lancez-lui du sel, des haricots ! Faites-le disparaître ! »

J’étais d’ailleurs un sacré fauteur de troubles ! Vols à l’étalage sans aucune discrétion, embrouilles avec d’autres enfants lorsqu’ils gagnaient face à moi aux combats de scarabées… Puis quand les gérantes de l’orphelinat me retrouvaient, je me faisais tirer les oreilles.

« Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? Personne ne voudra t’adopter, si tu te comportes comme un petit diablotin ! »

Des phrases répétées résonnaient souvent dans mes oreilles. Mais j’étais une vraie tête de mule ! On pouvait continuer à me menacer ou à me faire la morale, je voulais vivre comme bon me semblait, moi !

« C’est un cas désespéré. Il ne sera jamais adopté par qui que ce soit ! C'est pas croyable ! »

Pourtant, un jour, alors que je revenais d’une escapade en ville plein de bleus et les genoux en sang, comme à l’accoutumée, je fus convoqué. J’avais rien volé, cette fois, j’vous jure ! Mais visiblement, c’était pas pour des remontrances, cette fois. Fallait que j’aille me laver et que je m’habille convenablement. Mais à quoi bon ? C'étaient des riches, qui venaient d’ailleurs, et qui avaient plein d’argent. Ils allaient certainement pas prendre le cas désespéré que j’étais et qui criait tout le temps, se mettant à dos l’orphelinat… non, la ville entière !

J’avais quand même fait un effort et je tirais clairement la gueule d’avance. Pas que je veuille pas être adopté. J’avais juste la haine qu’on préfère d’autres enfants à moi depuis ma naissance. Sous prétexte que je faisais plus grand que mon âge, que j’étais malpoli, mal élevé… Puis que j’avais des cornes ! Des yeux rouges de démon !

« Il est… adorable… »

Pourtant… Cette femme avec des yeux cristallins d'un gris presque blancs et larmoyants. C’était moi qu’elle observait. Pas d’autres enfant. Mais seulement moi. Ça me mettait mal à l’aise. Elle devait sans doute avoir peur de moi, non ? J’avais cru que son commentaire était pas dirigé vers moi, à vrai dire. Je comprenais pas tout. J’avais que huit ans, en même temps.

« Agathe, chérie, tu as l’air d’avoir craqué pour cet enfant… Ne pleure pas. Nous allons le prendre avec nous et l’élever comme le nôtre. Tout ira bien. Nous fonderons une famille ! »

Après un entretien entre les deux adultes et la directrice de l’orphelinat… c’était moi qu’on avait appelé. J’avais été briefé entre temps. On m’avait dit de ne pas dire un seul mot et de rester sage comme une image. Que ce serait sûrement ma seule chance de sortir d’ici. J’avais peur. Parce qu’ici, c’était nul, mais je connaissais ! Alors que le pays d’où ils venaient, j’en entendais que du mal. Froid. Glacial. Strict. Plus strict qu’ici ! Mais comme je voulais pas tout gâché, j’étais resté tranquille.

« Nous avons trouvé ▀ ▀ ▀ ▀ ▀ devant l’orphelinat le jour de sa naissance, ou peut-être quelques jours après. Ce qui est sûr, c’est qu’il a huit ans, aujourd’hui, malgré sa taille. Aucun problème de santé à signaler. Nous avons d’abord pensé qu’il était albinos, mais le Soleil ne semble pas l’affecter plus qu’un autre enfant. Il est bon vivant, enjoué et énergique, et plutôt équilibré intellectuellement. »

Des mots qui n’avaient jamais été employés à mon égard. Jamais. J’étais stupéfait. C’était sans doute un moyen de se débarrasser de moi, de mentir à mon sujet, mais… Je voulais pas décevoir ce couple. D’autant plus que j’avais appris quelques jours plus tard que la femme qui avait craqué sur moi était incapable de tomber enceinte suite à un accident. Une peine qui l’avait à jamais marquée. Elle avait beaucoup de mal à supporter ce manque. Elle rêvait de maternité. C’était pour cette raison qu’elle était venue chercher un enfant qui lui permettrait de combler son cœur maternel. Son mari, d’ailleurs, était vraiment… gaga de moi. Dès le début Très vite, il s’était attaché à moi. Il me trouvait mignon quand je grognais et tirais la gueule. J’aimais pas qu’on touche mes cheveux, aussi ! C’étaient les miens, et j’étais pas un chien ! Grrr… Je voulais le mordre, mais j’avais pas le droit. Et je voulais me casser d’ici…

J’avais fait mes affaires très rapidement. C’était rapide, vu que j’avais rien à part… Mes scarabées ! J’allais pas laisser mes potes seuls dans ce trou paumé !! Pas sûr que les deux gros bourges acceptent leur présence, mais j’allais les cacher dans mon sac et les protéger !

Atlas, novembre 2118.

Froid. Différent de Vacuo. Rien n’était pareil. J’étais assez agité. Mais je montrais rien en continuais à garder le silence. J’avais trop peur que mes deux parents adoptifs veuillent me ramener à l’orphelinat si je leur plaisais pas. Ils m’avaient parlé pendant le voyage. Voyage aérien qui m’avait beaucoup tendu, puisque je connaissais absolument pas ces trucs-là.

Ils avaient profité du voyage pour se présenter. Viride et Agathe Bullseye. Tous les deux vingt-sept ans. Militaire et institutrice… Aucune idée de c’que c’était ! Mais quand j’avais montré un peu curieux et intéressé… ils s’étaient mis à m’expliquer en quoi consistaient leurs métiers. Protéger les civils des menaces et… enseigner. Allez savoir pourquoi, ça m’avait tout de suite plu. C’étaient deux personnes qui pensaient davantage aux autres qu’à eux-mêmes. Je les sentais bien, et ma méfiance s’était rapidement envolée.

Leur maison était immense, pour un gamin qui avait toujours dû partager sa chambre voire carrément son lit avec d’autres. J’avais jamais vu ça. J’avais de grands yeux émerveillés tout du long. Ils me faisaient même une visite… J’allais me perdre, sérieux ! Puis… j’avais tellement d’attention de leur part, je trouvais ça bizarre. Comme les parents qui achetaient tout à leurs enfants, au marché ! C’était peut-être ça, la normalité ? J’allais mettre du temps à m’y faire…

Les premiers jours, c’était un peu compliqué. J’étais perdu. Je savais pas trop comment je devais appeler mes « parents ». C’étaient mes parents, c’est ça ? L’information avait du mal à monter. C’était le temps de m’y faire.

Un jour, alors que j’observais la femme qui m’avait adopté cuisiner… J’avais balancé de but-en-blanc :

« J’veux plus d’mon ancien nom. Il est moche. J’veux que ça soit toi qui me donnes un prénom. Normalement c’est les parents qui donnent les prénoms. Mais moi, il sort de nulle part, en plus il est nul. »

C’était quoi mon prénom ? Rigolez pas, mais je m’en rappelle même plus. Je me souviens que « ma mère » m’a souri, à ce moment-là. Elle était d’accord de me nommer autrement, si mon prénom actuel me convenait pas. Mais il fallait qu’elle en discute avec « mon père ». Puis que le nom me plaise.

Onyx.

Ils étaient arrivés à ce consensus. C’était comme ça qu’il voulait m’appeler. Je savais pas bien pourquoi mais je m’étais mis à pleurer d’un seul coup, quand j’ai reçu ce nom. Je l’aimais bien et… savoir que ça venait de personnes qui m’aimaient avant même de me connaître. J’sais pas. J’étais touché. Ils m’avaient pris dans leurs bras à ce moment-là. Puis après manger… Ma « mère » m’avait raconté des histoires. J’avais eu du mal à me concentrer, mais j’crois que j’y ai pris goût. Après quelques semaines, j’étais vraiment devenu enthousiaste. Je voulais toujours qu’elle me raconte la suite. J’débordais d’énergie. Alors elle m’avait appris à lire. Huit ans, c’était peut-être un peu tard pour ça. Mais j’étais jamais allé à l’école. Trop cher. Et l’orphelinat nous apprenait pas grand-chose à part les tâches ménagères.

Après m’être plutôt bien acclimaté à ma nouvelle famille, on m’avait inscrit à l’école. J’avais grave du retard, par rapport aux autres gosses, mais je voulais pas décevoir mes « parents ». J’bossais dur et j’faisais de mon mieux pour être calme et poli en cours. C’était pas simple, parce qu’il y avait des élèves avec qui j’avais encore de m’amuser ou de me castagner ! Genre ceux qui me méprisaient pour mes cornes. Je leur tirais la langue et leur faisais des doigts discrètement. Pas de bagarre ! Sinon, j’allais les décevoir.

J’avais quelques potes. J’avais jamais connu ça. Et même si on se moquait de mes cornes et du fait que je sois vraiment grand et large… j’arrivais à me contenir et à le prendre à la rigolade. Je me mettais simplement à rire et à répondre à leurs provocations par : « BWAHAHAHAH !!! Bien sûr, que je suis un démon ! Qu’est-ce que ça peut vous faire ? » Je me donnais un air nonchalant, et ça marchait bien mieux que les poings. Mes poings, je les gardais pour l’entraînement. Parce que je voulais devenir comme mon « père ». D’ailleurs, oublions les guillemets, maintenant. Mon père, il était militaire. Il voulait protéger les civils et améliorer la sécurité de tous. C’était un modèle pour moi. Alors pour être comme lui, il fallait que j’aie des bons résultats et que je travaille, même si c’était chiant !

J'avais des cousins, d'ailleurs ! Les neveux de mes parents, quoi. Je les voyais pas très souvent, mais y'avait une fille de mon âge, dans le lot. Elle ressemblait beaucoup à ma mère. Mêmes yeux cristallins. On se voyait pas trop souvent, elle et ses petits frères. Ils vivaient à Vale, et c'était grave loin. On faisait souvent la bagarre, avec cette fille. Pour plaisanter, hein ! On se faisait jamais de mal. Mais j'avais compris ce sentiment. L'affection. Avoir une vraie famille. J'savais pas trop pour quelle raison je voyais plus mes cousins. Puis, de toute façon, ils devaient plus se souvenir de moi. J'avais cru comprendre que mon oncle avait été assassiné par un White Fang. J'savais pas trop ce que c'était, mais j'étais en colère. Parce qu'à cause de ça, les gens nous voyaient comme des monstres. Ma tante et ma cousine devaient également ressentir ça, non ? Alors je faisais de mon mieux pour être irréprochable et rendre le sourire à ma mère, qui venait de perdre son frère qu'elle aimait tant.

Ma scolarité était bien entamée, et j’avais quatorze ans. Je m’entraînais beaucoup avec mon père dans le but d’intégrer l’Académie d’Alsius. J’allais obtenir une licence de Chasseur et devenir Militaire ! J’étais bon au corps à corps, et j’avais une vocation : celle d’aider les plus faibles. On vivait dans un monde vraiment sombre, que ça soit à cause des Grimms ou des criminels qui rôdent. Fallait que je contribue à diminuer leurs nombres ! Je savais également que l’armée était pas parfaite, mais il revenait à la jeune génération de donner un coup de peinture neuve à cette vieille institution !

Un jour de cette année m’était venu en tête. Le jour qui précédait celui où ma Semblance s’était éveillée. Dans la même journée, alors que j’accompagnais ma mère faire quelques courses pour des fournitures scolaires… Un groupe de sales gosses humains m’avait bousculé. J’étais tombé dans une flaque boueuse et mes cheveux étaient tout tachés ! J’en prenais soin, ces derniers temps, et je les faisais même pousser, alors imaginez ma colère bouillonnante ! Des pierres noires et aiguisées étaient sorties du sol à ce moment-là, menaçant les sales gamins. Et le regard gris de ma mère était orageux. Tout ça avait suffi à faire déguerpir ces abrutis.

Tout fier, j’avais dit à ma mère de regarder ce que j’avais fait, pensant qu’il s’agissait de ma Semblance. Elle me sourit, avant de déclarer qu’il s’agissait de la sienne. Déçu mais complètement hypé, je voulais faire exactement la même chose !

Durant l’entraînement du jour suivant… arriva ce qui arriva. La BADASSITUDE de ma mère m’avait inspiré. Mais j’avais pas la même Semblance qu’elle. Forcément… ! Mais ça y ressemblait vite fait, non ? Alors que mon père avait approché son poing, ne pouvant pas l’esquiver, mon épaule était devenue noire. Cristalline et dure. Il s’était fait sacrément mal en frappant dessus, bwahahah ! Mais au moins, j’avais découvert mon potentiel caché ! Mon corps pouvait se couvrir de roche.

Alsius, 2127.

J’avais dix-sept ans, maintenant ! Et j’avais été accepté à l’Académie d’Alsius ! J’étais confiant. J’avais des capacités, même si j’avais autrefois eu des lacunes ! En plus, on m’avait nommé chef de l’équipe… ONYX ?! Bwahahah ! Bravo l’inspiration, Madame la Directrice !! Dans ma Team, y’avait un autre albinos, tiens ? Ce hasard ! Il s’appelait Neige, et il était super louche, mais c’était un vrai bro ! Nos styles de combat se complétaient bien ! Puis y’avait aussi Yuka, une fille à l’apparence toute mignonne mais qui arrivait à me battre au bras de fer et à descendre autant de bières que moi ! Vous imaginez le truc de malade ? Enfin, le X de notre équipe, c’était Xephyr. Lui aussi, je m’entendais très bien avec ! Il semblait pas dérangé par le fait que son chef soit un Faunus, et ça, c'était cool.

D’ailleurs, ces moments à l’Académie passés ensemble m’avaient été très précieux ! Je les adorais tous les trois ! J’avais même lâché une larme lorsque Yuka nous avait trahi pour devenir une Chasseresse itinérante ! Nous laisser tomber… argh ! Non j’plaisante, ahah ! Elle faisait bien comme elle voulait, tant qu’elle nous donnait des nouvelles ! Neige aussi avait décidé d’entrer dans l’armée ! Mais il était tellement pas sérieux qu’il s’est rapidement fait virer. Il avait pas mal changé depuis l’académie, faut dire. Il m’inquiète, ce drôle de gars. Quant à Xephyr, il aurait dû finir militaire. Il aurait dû. Mais il avait prétexté vouloir rester avec sa famille. Je mettrais ma main à couper qu’ils l’avaient influencé ! Mais j’allais éviter de faire une descente et de leur charger dans le lard jusqu’à les convaincre. J’étais bien élevé ! J’étais plus ce « sauvage » de « démon ». Même si j’avais coloré quelques mèches en rouge et teinté mes cornes de la même couleur par pure provocation… Mais c’était joli ! J’avais même les tatouages tribaux et le maquillage qui allait avec !

Je revoyais de temps en temps mes coéquipiers. Sauf Xephyr. Aucune nouvelle ! Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, comme on dit ! J’savais qu’il était encore en vie. Mais où ? Aucune idée. Yuka était toujours aussi brutale et enjouée, adorant vivre de ses voyages et s’amuser en ville. Puis Neige… C’était Neige ! Je le revoyais plus trop non plus, après qu’il ait été viré.

Moi ? J’étais toujours à l’armée. Je stagnais au grade de caporal, mais ça me gênait pas ! J’étais pas encore trop chargé, donc je pouvais m’amuser au Casino ou dans des bars ! Puis surtout, aller à des concerts ! C’était la belle vie ! Mes coéquipiers me manquaient grave, mais je savais qu’un jour, on se reverrait ! C’était le destin ! De toute façon, impossible de m’oublier, BWAHAHAHAHAH !!